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La “vérité” sur l’existence ou la non-existence de Dieu

Andreea A. Andrei·Vendredi 12 août 2016
Cette jeune demoiselle de 21 ans a eu 100% à l'université pour ce travail de psychologie. Prenez le temps de le lire ça vaut la peine, c'est un chef d'oeuvres.

  Genèse (Introduction) 

 La religion, les croyances, Dieu... voilà des sujets qui me passionnent beaucoup! Cela est peut-être relié à mon passé. Je suis née en Roumanie et j’ai grandi dans une petite ville de 8000 habitants. La religion était, à ce moment-là, très présente. Nous étions tous chrétiens : catholiques, mais majoritairement chrétiens orthodoxes. La religion était tellement puissante qu’il était impossible d’avoir une opinion différente à propos de Dieu. Encore aujourd’hui, il est difficile d’en discuter parce que les gens sont très catégoriques sur le sujet. Étant jeune, je ne me suis jamais posé de questions là-dessus. Pour moi, l’existence de Dieu était un fait. Ma grand-mère m’amenait souvent à l’Église avec elle. Elle m’a appris énormément de prières que nous disions à chaque soir avant de nous coucher. Elle me répétait souvent que Dieu était bon et qu’il nous aimait. Il fallait toutefois faire le bien sinon il allait nous punir. À chaque fois que je faisais un mauvais coup, comme tous les enfants, et que je me faisais mal, on me disait que Dieu m’avait punie et que je devais être plus tranquille à l’avenir. Les femmes âgées menaçaient les enfants « turbulents »  de subir les punitions de Dieu. (Ici, j’ai mis le mot « turbulents » entre guillemets parce que je ne crois pas qu’un enfant est vraiment turbulent. Il est normal pour un enfant d’être plein d’énergie.) Même à l’Église, le prêtre faisait la morale en disant quoi faire ou ne pas faire. Plus tard, j’ai déduit qu’il s’agissait d’une campagne de peur afin de mieux nous contrôler. J'avais peur de ce Dieu et de tout ce qu’il pouvait nous faire. Il fallait être gentil, poli, sage pour ne pas subir ses punitions.  Puis, suite à la mort de mon grand-père, ma grand-mère était tombée en une grande dépression accompagnée de troubles panique. À ce moment-là, en Roumanie, tu n’allais pas voir le psychologue, parce que le psychologue c’était pour les « fous ». Les médecins ne croyaient pas aux possibilités de troubles psychologiques non plus. Alors, ma grand-mère est allée voir un médecin et elle a donné ses symptômes : battements de coeur rapides, palpitations, gêne dans la poitrine, sensations de souffle court, peur de mourir, bouffées de chaleurs, etc. Le médecin lui a dit qu’elle avait des problèmes de cœur et il lui a donné des médicaments. Elle les a pris pendant une vingtaine d’années. Pendant tout ce temps, elle continuait à faire les jeûnes, comme il était écrit dans la Bible. Elle ne manquait pas une occasion de faire son « devoir envers Dieu ». Quelques années plus tard, en 2002, à 57 ans, elle est décédée d’un cancer généralisé. Les médecins ont dit que tous ses organes internes avaient été détruits par ces médicaments et que finalement, son cœur avait toujours été en santé.

 Après sa mort, mon père était devenu un zombie. Il a mis le blâme sur la religion. Il est passé de croyant à athée en peu de temps, disant que c’est la religion qui avait tué sa mère. Mon père a alors commencé à lire la Bible, à trouver des informations qui « prouvaient » que la religion n’avait pas de sens, qu’elle se détruisait elle-même par ses contradictions. Il voulait prouver à tout prix que la religion était une forme de contrôle et qu’elle n’amenait rien de bon.   De mon côté, je ne me suis jamais vraiment intéressée à ce qu’il disait. J’ai continué à prier à chaque soir religieusement jusqu’à mes 17 ans. Et puis, un jour j’ai lu le livre Le secret de Rhonda Byrne. Pour le résumer, ce livre amène l’idée d’une loi de l’attraction. Il explique brièvement qu’il y a une grande boule d’énergie dans l’univers. Au fond, toutes nos pensées, autant négatives que positives seraient attirées par cette boule. Celle-ci nous renvoie cette même énergie (négative ou positive) associée à la pensée d’origine. Tout compte fait, cette théorie apporte l’idée que si nous sommes positifs ou que nos pensées sont ambitieuses, nous allons recevoir exactement cela en retour. C’est un peu une idée de récolter ce que l’on sème, mais en pensée. Même si je trouvais cette idée un peu tirée par les cheveux et mystique, ma foi aveugle en Dieu jusqu’à présent a été remise en doute. Pourquoi nous devions compter sur un être supérieur, parfait, omniprésent, pour nous donner ce que nous « méritons »? Pourquoi nous ne serions pas nous-mêmes la source et le maître de notre vie, nos décisions? Pourquoi vivre dans la peur d’être punis par Dieu quand nous pouvions vivre dans le bonheur, l’acceptation de nos erreurs et de nos choix?  En fin de compte, je me suis également mise à lire la Bible. J’ai trouvé cela atroce. Les messages véhiculés, la violence, la misogynie, la peur, la colère de Dieu, le sexisme, les contradictions. Je ne pouvais pas croire que les gens pouvaient lire ce livre et être en accord avec le contenu à notre époque. Je me suis alors déclarée athée. Je débattais avec qui voulait l’entendre. J’étais fâchée envers les personnes qui croyaient en Dieu et en la Bible et qui continuaient à aller à l’Église et donner un tas d’argent à ces « voleurs qui voulaient les contrôler ». J’ai commencé à chercher des arguments contre Dieu, parce que, pour moi, Dieu était ignoble. Il se disait bon, il se disait aimant, mais seulement à la condition qu’on fasse le bien. C’est quoi le bien? Qui a établi ce que sont le bien et le mal? Je me sentais vraiment impuissante et je pensais que j’avais perdu un temps immense toutes ces dernières années à prier et  à aller à l’Église. J’essayais de faire réaliser aux gens qu’au fond, c’était moi qui avais raison. Que Dieu n’existait pas et qu’ils se sont tous fait prendre, mais qu’ils ne le voyaient pas encore. Je donnais plusieurs arguments pour les faire changer d’avis. J’essayais de prouver que c’était moi qui détenais la vérité.   Ce cours m’a permis de me poser plusieurs questions: Mais qui détient la vérité? Est-ce que c’est moi, jeune femme de 21 ans qui détient la vérité après avoir lu la Bible? Est-ce qu’il y a quelqu’un dans le monde qui détient la vérité?  Voici en quoi ce cours m’a changée et m’a ouvert l’esprit.

   
 Le bien et le mal  Comme je l’ai mentionné plus haut, le bien et le mal sont deux concepts très utilisés dans la religion, ainsi que par Dieu. La Bible stipule que Dieu est toujours bon. Il sait exactement ce qu’est le bien et le mal, mais pour le lecteur ça peut s’avérer un peu ambigu. Prenons comme exemple les dix commandements écrits dans Deutéronome. Le sixième commandement stipule: « Tu ne commettras pas de meurtre. »  Plus loin, dans le même chapitre, Dieu dit : «  Si ton frère, fils de ton père ou fils de ta mère, ton fils, ta fille, l’épouse qui repose sur ton sein ou le compagnon qui est un autre toi-même, cherche dans le secret à te séduire en disant : « Allons servir d’autres dieux », [...]. Oui, tu devras le tuer, ta main sera première contre lui pour le mettre à mort, et la main de tout le peuple continuera l‘exécution. Tu le lapideras jusqu’à ce que mort s’ensuive, car il a cherché à t’égarer loin de Yahvé ton Dieu. [...]. » (Deutéronome, 13 :7-16)   Je ne suis pas certaine de comprendre. Est-ce que lapider quelqu’un jusqu’à ce que mort s’ensuive n’est pas considéré comme étant un meurtre, selon Dieu? Ou est-ce que c’est correct de tuer quelqu’un qui ne fait pas le « bien » ? (Dans ce cas, le bien est de ne servir que ton Dieu et de penser de la même manière que toi.) Au fond, qu’est-ce que le bien? Je crois que le bien et le mal sont des concepts qui ont été inventés pour mettre en place des règles qui expliquent aux gens comment ils doivent se conduire. Ces règles ne sont pas mauvaises en soi, mais elles sont une forme de contrôle. Or, les animaux n’ont pas de concept du bien et du mal. Ils vivent pour manger, pour se reproduire, pour survivre. C’est simple. Biologiquement, nous sommes aussi des animaux et notre but premier est la survie individuelle, mais également celle de l’espèce. Donc, pourquoi nous avons un bien et un mal et pas les animaux? Est-ce que les animaux sont plus supérieurs à nous, donc ils n’ont pas besoin de règles établies de ce qu’est le bien et le mal? Est-ce que les animaux vont directement au paradis? Si oui, pourquoi ils sont sur Terre, pourquoi ils ne vont pas directement au paradis?   C’est pour cela que je crois que le bien et le mal n’existent pas. C’est un construit social pour mieux fonctionner en collectivité. La vie est une suite d’essais, et nous avons deux possibilités: réussir ou échouer. Ceci peut te faire évoluer vers une meilleure version de toi-même et peut te permettre d’apprendre ou, d’un autre côté, ne pas te faire évoluer et te laisser au même point.   Mais comment pouvons-nous être certains que mes propos sont la vérité? Qu’est-ce qui fait que j’ai l’impression que je dis la vérité?

  
 Les sens et le cerveau  La seule façon d’être en contact avec le monde extérieur est à travers nos cinq sens : la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût, le toucher. Durant le cours, l’évolution de la pensée du groupe a permis de définir les sens comme étant des décisions. Pour nous, c’est le neurone qui prend la décision de se déclencher ou non afin de nous permettre d’entrer en contact avec l’environnement. Les neurones sont dans notre cerveau, et notre cerveau est dans une boîte : la boîte crânienne. Il ne peut donc pas avoir de contact direct avec le monde extérieur. Ce sont nos sens qui lui envoient des stimuli du monde extérieur. Même si nous en connaissons très peu sur le fonctionnement du cerveau, nous savons que celui-ci transforme ces stimuli en influx nerveux. Ensuite, il les classifie par importance dans la mémoire à court terme ou à long terme, ou la mémoire de travail.  Le problème est que, lorsqu’on fait une dissection au niveau de l’encéphale, on ne voit pas les images, on n’entend pas les sons et on ne peut pas sentir les textures ou la dureté des objets que nous avons touchés et qui sont restés imprégnés dans notre mémoire. Ce qui revient à la conclusion que ce sont seulement nos sens qui perçoivent le monde extérieur. Mais pouvons-nous vraiment faire confiance à nos sens? Illustrons mon idée par la vision. Est-ce qu’il y a une image sur la rétine? Non, ce sont les neurones qui se déclenchent ou pas et qui envoient ou non des signaux à d’autres récepteurs, qui finissent par amener l’information jusqu’au cerveau. Si ce dernier reçoit seulement des influx nerveux venant des stimuli et s’il n’y a pas d’image sur notre rétine, est-ce que nous voyons par le cerveau ou par les yeux? Dans le documentaire What the bleep do we know?, il a été question de certaines études faites ayant stipulé que les mêmes parties du cerveau s’allument lorsque nous regardons un objet et lorsque nous l’imaginons. On peut alors convenir que le cerveau ne fait pas la distinction entre ce qu’il voit et ce qu’il imagine. Alors qui voit? Et lorsque l’encéphale est parcellé, il n’y a pas d’image incrustée de ce que nous avons vu. Cela voudrait dire alors que le cerveau ne fait pas la différence entre ce qui se passe à l’extérieur de lui-même et ce qui se passe à l’intérieur. Le cerveau pourrait-il donc tout inventer? Est-ce que ce que nous voyons est la réalité? Est-ce que ce que nous voyons est vraiment ce qu’est devant nous?

   
 La réalité  Notre réalité pourrait, en effet, être inventée par notre cerveau. Je sais que c’est poussé et que ça fait peur comme théorie, mais tout ce que nous voyons autour de nous pourrait être une grande illusion et pourrait ne pas exister. Nous pouvons tous être d’accord que ce que nous connaissons de la réalité a seulement été expérimenté par nos propres sens, nos propres perceptions. Nous sommes également d’accord pour dire que nous ne voyons pas par les yeux d’un autre, seulement par nos propres yeux. Comment pouvons-nous savoir que la manière dont nous percevons est la même que la manière dont les autres perçoivent? Prenons comme exemple les couleurs. Il y a un consensus sur ce qu’est la couleur verte. Mais qu’est-ce qui me dit que mon ami voit la même couleur que moi? En fait, poussons l’idée plus loin... qu’est-ce qui dit que mon ami ne voit pas la couleur rouge lorsque je parle de vert et que tout son apprentissage et son adaptation à l’environnement et à sa réalité ont été faites par l’idée que le vert est du rouge? Voici une illustration plus simple. Souvent, j’ai des divergences d’opinions avec mes amis sur certaines couleurs. On pourrait insister pendant des heures sur le fait que la couleur d’une tasse est violette ou rose, mais nous ne pouvons pas convaincre l’autre que nous avons raison parce que nous ne savons pas ce que l’autre perçoit comme couleur. Encore mieux, je vais vous donner le meilleur exemple de tous les temps! (Je ne connais pas tous les exemples possibles sur le sujet, mais c’est le meilleur que je connaisse!) Il y a quelques mois, sur les réseaux sociaux, circulait une photo d’une robe. Les gens qui ont vu cette photo ne pouvaient pas s’entendre sur les couleurs de la robe. Certains la voyaient or et blanche, d’autres la voyaient bleue et noire. Au départ, je croyais que les gens blaguaient pour attirer l’attention des autres. Je la voyais or et blanche et c’était certain à 100% qu’elle avait ces couleurs. J’ai montré la même photo à des amis et ils avaient tous des opinions différentes. J’ai bien gardé la photo dans mon ordinateur et je l’ai regardée à nouveau à un autre moment de la journée avec une lumière différente et je l’ai vue noire et bleue!!! La même image!!! J’étais abasourdie! Je ne pouvais même plus faire confiance à mes propres yeux! Ainsi, ceci amène l’idée qu’il faut également discuter du fait que les sens peuvent faire défaut. Les daltoniens ne connaissent pas certaines couleurs parce que les cônes dans leur rétine sont défectueux. Ils sont incapables de percevoir le rouge et le vert, par exemple. Voici donc un indice que nous ne pouvons pas faire complètement confiance à nos sens. Peut-être que tous les sens font défaut. Peut-être qu’aucun de nous ne voit la réalité telle qu’elle est. Est-ce que la réalité existe vraiment, étant donné que personne ne sait réellement ce qu’elle est, que personne n’a un regard objectif dessus ? Qu’est-ce que la réalité?   À mon avis, le concept de la réalité n’existe pas. Par contre, j’aime penser qu’il y a un monde objectif, une réalité indépendante de tout sens, mais vu que personne n’y a accès parce que nous sommes biaisés par nos sens, nous ne pouvons qu’essayer de le concevoir. Alors, est-ce qu’il y a une possibilité d’avoir une objectivité? Tout d’abord, je vais essayer de définir l’objectivité. À mon avis, elle peut être définie par l’existence d’un objet en tant que lui-même sans sa transformation par l’environnement. L’environnement ici étant la lumière et les sens.   Ma définition a déjà une réfutation : comment pouvons nous connaître l’existence d’un objet s’il n’est pas transformé par nos sens? Est-ce que l’objet existe s’il est impossible d’en avoir une connaissance sensorielle? En fait, la vraie question est : est-ce que la connaissance sensorielle est suffisante pour que nous soyons certains de l’existence d’un objet? L’objet n’est pas lui-même s’il est transformé par nos sens, mais il ne peut pas exister pour nous s’il ne l’est pas, car les perceptions sont ce qui peut témoigner de l’existence de l’objet en question. Cette idée me fait penser à une citation d’Oscar Wilde qui me fait frissonner : « La beauté est dans les yeux de celui qui regarde ». J’adore Oscar Wilde! Étant une passionnée de la lecture, je trouve que ses citations et ses écrits sont tellement réfléchis! Au début, je n’ai donné qu’un sens anodin à cette phrase. Je me disais que c’est un beau passage d’amour. Quoique, peut-être que monsieur Wilde avait toute une autre interprétation que moi de sa propre phrase! Mais suite à ma réflexion, après avoir pris ce cours, je la vois d’une toute autre façon. C’est vrai que la beauté est dans nos yeux... parce que... ce sont nos yeux qui déterminent si quelque chose est beau. Nous ne savons pas de quoi a l’air la personne en tant qu’elle-même ou l’objet en tant que lui-même parce que la seule façon dont nous avions expérimenté le contact avec cette personne ou cet objet est notre perception. 


 La vérité  Arrivée à ce stade de mon raisonnement, ce dont je suis certaine est que je ne suis certaine de rien. Nous cherchons tous une certitude, nous cherchons tous une base, nous cherchons tous la vérité. Ah... la vérité... quelle problématique intéressante! Je stipule que la vérité est une problématique parce que personne n’y a accès. Il en est impossible. Comme je tentais de l’expliquer plus haut, nous croyons que nous sommes en contact direct avec ce qu’on peut appeler la réalité, c’est-à-dire notre corps existant dans ce qu’il y a à son extérieur.  Pour nous, cette réalité semble vraie. Elle nous semble vraie parce que c’est notre seul contact avec le monde et nous faisons confiance à nos sens.  C’est comme la problématique de Dieu, que je veux associer avec la sphère dans le film Flatland que nous avons regardé en classe. Cette sphère pourrait être considérée comme Dieu. Notre image de cet être divin est utopique. Ceux qui croient en Dieu le définissent comme un être supérieur, omniprésent et parfait (la perfection de Dieu est un point à débattre volontiers), un être plus puissant que nous, humains. Dans le film, les carrés avaient un doute quant à de l’existence de la sphère (la troisième dimension), mais celle-ci n’était pas prouvée. Comme avec Dieu, beaucoup de personnes sont certaines de son existence et tentent de donner des preuves, car ils sont certains qu’ils détiennent la vérité. Ils essayent de donner des preuves personnelles ou des preuves dites objectives, comme la Bible, car beaucoup de gens croient que les Livres Sacrés sont porteurs de vérité. La sphère, dans le film, est également porteuse de vérité, car elle a accès à une information dont les autres ignorent. Lorsque les carrés découvrent son existence, ils s’ouvrent à un tout nouveau monde de connaissance et d’émerveillement. Les carrés n’ont pas cru au départ lorsque la sphère leur a parlé de la troisième dimension, ils ont fallu l’expérimenter à l’aide de leurs propres sens avant d’y croire.  Bernard Werber a dit: « Entre Ce que je pense, Ce que je veux dire, Ce que je crois dire, Ce que je dis, Ce que vous avez envie d'entendre, Ce que vous entendez, Ce que vous comprenez... il y a dix possibilités. C’est certain qu'on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand même. ». Alors, qui a été cette personne à connaître objectivement la pensée exacte de Dieu? Même si, disons, elle a été en contact avec Dieu, pourrait-on stipuler que ses sens ne l’auraient pas biaisée? Qu’est-ce qui dit que la compréhension des humains par rapport à ce que Dieu a dit est réellement ce qu’Il a voulu véhiculer comme message?  Par conséquent, je crois que tout dépend de ce que tu penses qui est vrai. C’est quoi une pensée? On ne peut pas voir une pensée. Tout ce que nous pouvons voir en regardant le cerveau à l’aide d’un encéphalogramme, c’est de l’électricité. Nous sommes au courant qu’il se passe quelque chose dans le cerveau, mais nous ne savons pas quoi. Mais pouvons-nous vraiment en être certains de ce qui se passe dans le cerveau d’un autre? Non. Premièrement, nous ne sommes même pas certains ce qui se passe dans le cerveau, point. Ensuite, nous pouvons encore moins connaître le contenu du cerveau de quelqu’un d’autre, car même si la personne nous le dit, disons avec exactitude et sans biais, d’une manière possiblement objective, la façon dont nous percevons cette information est déjà biaisée par nos sens qui sont très subjectifs. Or, je crois quand même que les perceptions sont une combinaison de nous et du vrai monde. 

 Alors, je ne peux qu’en venir à la conclusion que nos pensées sont notre vérité. La vérité est ce que nous pensons qu’est la vérité. Dieu peut être une vérité pour certains. Étant donné que nous créons notre propre réalité, tout dépend de ce qu’on pense qui est vrai, donc on peut penser que Dieu est vrai et Il le sera. J’ai compris que même si je pense qu’il y a des idées atroces dans la Bible, certaines personnes ne voient que le positif parce qu’elles ont décidé de voir seulement cet aspect. Les gens prennent la décision de voir ce qu’ils veulent voir, d’entendre ce qu’ils veulent entendre, ou de croire en ce qu’ils veulent croire. Donc, ils ont pris la décision également de croire en Dieu. Et vu qu’ils croient que c’est la vérité, Dieu devient une vérité. Si nous sommes les créateurs de notre vérité, pourquoi nous ne serions pas Dieu? Je reviens au film Flatland. Ce que j’ai compris de ce film est que c’est le besoin et l’ambition de devenir quelque chose de plus que ce que nous sommes physiquement qui a poussé les carrés à aller voir plus loin et à découvrir la troisième dimension. Cette découverte leur a permis de voir le monde d’une manière différente et de pouvoir faire partie de cette nouvelle réalité.  Si nous pouvons changer les pensées grâce aux capacités de notre cerveau et à notre ouverture d’esprit, ça veut dire que nous pouvons aller au-delà des barrières mentales que nous nous sommes créées. Si nous sommes capables de faire ces changements avec notre pensée, nous pouvons devenir un être parfait, unique, comme Dieu. En fait, nous pouvons être Dieu. Notre propre Dieu. Car nous sommes les seuls à décider de notre vie, de nos choix.  Moi qui me considérais athée, je me demande si l’athéisme existe. En somme, je crois sincèrement que nous ne sommes certains de rien. (C’est quand même drôle d’être certain de ne pas être certain!) Nous ne sommes même pas certains que la réalité existe. Nous ne pouvons pas faire confiance à nos sens, et c’est la seule chose qui nous donne accès au monde extérieur. Alors, est-ce que nous pouvons être certains que Dieu n’existe pas? Non. J’aime bien croire qu’il n’y a personne pour contrôler notre existence, mais je ne peux pas être certaine qu’Il n’existe pas. Alors, après réflexion, je me considère agnostique : je ne sais pas si Dieu existe ou non, car je ne peux pas le savoir. Et je ne peux pas me déclarer certaine à propos de quelque chose quand il est impossible d’avoir de certitudes. Il y aura toujours des opinions partagées sur le sujet, comme à propos de n’importe quelle situation existentielle. Il suffit simplement de trouver quelle théorie nous convient le mieux. 

  
Apocalypse (Conclusion)

 Aujourd’hui, je remets tout en doute. Et sincèrement, ça me fait peur. C’est épeurant de se dire que nous ne pouvons même pas faire confiance en nous-mêmes ou en nos sens : ce dont sur quoi nous nous basons depuis notre naissance, ce qui nous aide à communiquer, à sentir, à exister. C’est pour ça que je crois que ce cours a changé ma vie... m’a changée en tant qu’être. Je sais que je suis une jeune femme passionnée, qui veut partager ma passion avec les autres. Mais j’ai réalisé que chacun vit dans sa propre réalité et décide de croire en ce qui le calme et le fait sentir mieux... parce que la vie, après tout, est basée sur ces objectifs : être bien, être sécurisé par quelque chose, être heureux. Malgré tout, mon bonheur réside en la croyance en moi-même, car comme dirait Descartes, « Cogito ergo sum » ou, en français, « Je pense, donc je suis ». La seule chose dont nous sommes assurés, c’est le fait d’exister et de vivre dans le moment présent, à mon avis. C’est peut-être mon passé qui a fait en sorte que j’ai cette image de la religion et de Dieu aujourd’hui, mais je suis contente de pouvoir dire que j’ai vécu ces deux situations assez extrêmes qui m’ont permis de me forger une meilleure opinion à propos du sujet.